Parler bébé : naturel et bénéfique pour son langage plus tard

Soigner bébé

Si après 2 ans il faut faire attention à bien prononcer les mots, les « areuh », « gougou » et autres « bobo » prononcés lentement d’une voix hyper-aiguë, sont naturels lorsqu’on s’adresse à un nourrisson. Ne vous privez pas. D’autant qu’il semblerait que la nature fasse bien les choses : cette manière un peu bêtifiante de s’adresser aux petits les aiderait à comprendre ce que vous leur dites et plus tard, à produire eux-mêmes du langage.

Pour valider leur hypothèse, les chercheurs de l’équipe de Matthew Masapollo, professeur à l’Université de Floride ont exposé des tout-petits à des sons utilisant la fréquence imitant la voix d’un adulte ou celle d’un petit enfant. Les bébés âgés de 6 à 8 mois ont montré une préférence nette vis-à-vis du discours prononcé avec les résonances spécifiques proches de leur propre voix. Tandis que les bébés de 4 à 6 mois n’ont manifesté aucune préférence particulière.

« Les petits plus âgés ont la capacité de contrôler leur voix et de produire déjà des mots de type babillage », notent les auteurs. Ce qui explique sans doute qu’ils reconnaissent et préfèrent les sons proches de leur timbre vocal. C’est donc à cet âge que le parler bébé a le plus d’importance.

« Même si le langage bébé semble simple, il accomplit de grandes choses », assure Linda Polka, co-autrice de ce travail. « En échangeant ainsi avec un tout petit, l’adulte lui montre en réalité à quoi devrait ressembler le langage s’il est produit par l’enfant lui-même », justifie-t-elle.

Source : University of Florida, décembre 2021